Quelque part dans la campagne marocaine

La femme marche péniblement sur la vaste étendue de terre agricole qui s’étend à perte de vue. L’avancée est difficile, avec des souliers de ville, dans la terre brute, pleine de cailloux. Elle vient de découvrir la partie de la propriété familiale dont elle est héritière avec ses frères. Elle vit en ville, elle découvre « ses terres ».

La part d’héritage

Au bout d’un moment, elle se penche, prend un caillou sur la terre, le met dans sa poche : « voilà, j’ai pris ma part d’héritage, je vous laisse le reste ».

Cette petite histoire a quelque chose d’universel

Partout les urbains fraîchement débarqués de la campagne, ou leurs enfants, ont à faire avec le bien foncier dont ils sont héritiers dans leur village d’origine. Ceux qui sont restés aux champs jalousent ceux qui ont rejoint la ville. Ils font tout pour réduire la part des récoltes qui revient à leurs cousins, neveux, frères et sœurs partis à la ville, quand ils ne s’arrangent pas pour récupérer les terres par des manœuvres sur les droits de propriété.

C’est ainsi qu’ils se vengent d’être restés à la terre, et c’est partout pareil, une histoire qui court depuis des siècles, en tous points du monde. Finalement, ils appliquent, d’une façon ou d’une autre, le principe selon lequel « la terre revient à celui qui la travaille ».