Dominants et dominés dans le conflit Israël-Palestine – Octobre 2023

  • Faussé dans sa masse

Toute appréciation portée sur un fait social qui efface les rapports de domination est faussée dans sa masse. La guerre, dans ses diverses dimensions, est un fait social.

Car la responsabilité majeure en toute situation revient à l’acteur dominant. Au-delà de l’émotion d’un moment.

  • On ne va pas faire de comptabilité macabre entre la déshumanisation des uns et la déshumanisation des autres

Torture, détention sans jugement, emprisonnement d’enfants, attentats à la ceinture piégée, civils poignardés, viols, mutilations, punitions collectives, arbitraire total, double langage, destruction de maisons, de récoltes, expropriations, humiliation quotidienne, insultes, assassinats ciblés et assassinats non ciblés, bombardements aveugles, blocus, violations du droit international, non-respect des résolutions de l’ONU….

Outre le fait que la violence se pratique en position de domination pour les uns, de dominés pour la autres, la différence est que dans un cas elle s’effectue d’une façon quotidienne (oui quotidienne !) et plutôt diffuse sur des dizaines d’années. Dans l’autre cas, elle se concentre dans le temps et dans l’espace, en d’horribles explosions meurtrières. L’autre différence, est qu’elle est pratiquée pour les uns par des acteurs militaires et civils protégés par leur Etat, qui ne risquent que très peu leur vie. Tandis que dans l’autre cas, les acteurs mettent le plus souvent leur vie en jeu.

  • Un pour Dix

Une constatation concernant « l’équilibre macabre ». C’est grossièrement, du 1 pour 10. Dix Palestiniens sont tués pour un Israélien tué. Si les autorités israéliennes « respectent » cette proportion, il devrait y avoir plus de 10.000 morts du côté palestinien au terme de l’affrontement d’octobre 2023. Dans les deux camps, une majorité de civils, vieux et enfants compris.

  • Une référence historique

« A un dirigeant du FLN algérien [1] pendant la guerre d’Indépendance à qui on reprochait de déposer des couffins remplis de bombes qui tuaient des civils, ce résistant a répondu : je vous donne mes couffins, et je prends vos avions pour bombarder vos casernes. » Oui, n’oublions jamais les positions de domination.

Aucune paix sans le respect des droits des uns et des autres

Tentons de garder la tête froide, malgré les horreurs en cours. Nous laisser submerger par les émotions éloigne de nous la seule perspective crédible pour construire une paix juste, durable, équilibrée, entre deux Etats respectueux l’un de l’autre. La réconciliation viendra après. Elle prendra du temps.

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Jacques Ould Aoudia, membre démissionnaire (en 2008) d’un groupe de contact entre responsables Israéliens et Palestiniens dans le domaine économique, aux côtés de représentants du FMI, de la Banque mondiale et de la Commission européenne.

[1] Il s’agit de Larbi Ben M’Hidi, emprisonné puis assassiné sans jugement par l’armée française en 1957. Une des principales rues d’Alger porte son nom. Pour en savoir plus que ce dirigeant algérien, voir ==> ICI

Une vue de long terme sur le conflit entre Palestine et Israël, voir ==> ICI


© 2023 Jacques Ould Aoudia | Tous droits réservés

Conception | Réalisation : In blossom

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