Sur un des murs du nouveau musée d’Art Moderne de Rabat, cette peinture murale : « Time for Africa ».
Je rapproche cette belle image de la démarche des Ateliers de la Pensée qu’Achille Mbembe et Felwine Sar animent depuis deux ans à Dakar : c’est bien le temps de l’Afrique !
Penser l’Afrique à partir de ses ressources propres
Reprenant le flambeau que Césaire, Senghor et d’autres avaient brandi il y a presque un siècle avec un immense courage, une nouvelle génération d’intellectuels se dresse pour inciter les africains à se découvrir avec leurs propres outils, leurs propres concepts, et, de ce fait, à offrir au monde ce que l’Afrique peut apporter à partir de ses ressources, définies par elle-même. Historiens, politistes, romanciers, poètes, (et même) économistes disent l’Afrique, leur Afrique, notre Afrique, débarrassée du poids des représentations qu’en donnent les autres.
Un pas de coté salutaire ?
Et si l’Afrique, en se trouvant elle-même, montrait au reste du monde, en un « pas de côté » salutaire, que l’économisme [1] qui s’est emparé des sociétés du Nord conduit aux plus grands malheurs, individuels et collectifs ? Qu’un autre regard sur nous même, où que l’on soit, est possible…
Le beau, à coté du vrai et du juste
Et si l’Afrique montrait que le beau a toute sa place à coté du vrai et du juste, en rétablissant le sensible à coté du rationnel, à poids égal ?
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[1] Le fait de faire de l’économie le référent quasi exclusif des régulations sociales. De fait, l’économisme est devenu une idéologie, une croyance. Cf Karl Polaniy : « La grande transformation ».
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