La « démocratie » en Afrique

A partir d’informations entendues en novembre 2013 et mars 2016 sur RFI.

Au Gabon, à l’approche des élections municipales, les meurtres rituels se multiplient. Ils sont le plus souvent le fait de personnalités politiques qui veulent augmenter leur chance d’être élues en se nourrissant de parties humaines. Le même phénomène se produit en Ouganda, à l’approche des élections du printemps 2016.

Les institutions fonctionnent de la façon dont elles sont soutenues par « l’imaginaire social » des sociétés

Comment comprendre de tels écarts dans la compréhension des phénomènes sociaux par les sociétés? Ici, nous somme dans les processus de dévolution du pouvoir politique. Et tout particulièrement, dans une de ses formes, les élections.

Les élections, comme toute institution, doivent être soutenues par ‘l’imaginaire social qui-va-avec’. C’est-à-dire, principalement, l’égalité des individus. Et leur liberté pour pouvoir prendre leur décision citoyenne en toute compréhension. En toute indépendance. On voit là que l’imaginaire social qui soutient les élections au Gabon est bien loin de celui qui s’est construit progressivement en Europe. Une construction que les sociétés ont mené sur des siècles. Au travers de luttes politiques, de tâtonnements, revirements, avancées et reculs. Avec un élargissement progressif du corps électoral. Ce qu’on appelle ‘l’incorporation citoyenne’. Incorporation des femmes, des jeunes…

La contestation des résultats des élections comme symptôme

Réduire la démocratie aux élections, comme le font les bailleurs et chancelleries du Nord, y compris dans les programmes ‘d’aide à la démocratie’, c’est tromper les sociétés du Sud. C’est une forme de fétichisation des formes qui tord la réalité des sociétés dans son extrême diversité.

Les exemples de conflits autour des élections des années 2019 et 2020 en République Démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Ghana, en République Centre Africaine sont multiples. Ils témoignent d’une transposition des règles de la démocratie sans égard pour les croyances profondes des sociétés africaines. Avec un résultat constant. Des dirigeants non légitimes.

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D’Ahmadou Kourouma, voir « En attendant le vote des bêtes sauvages »  ==> ICI

Sur la fétichisation des FORMES de la démocratie, voir ==> ICI

Voir Cornelius Castoriadis sur les institutions et l’imaginaire social ==> ICI