J’aime le train – Je n’aime plus la SNCF. Je prends souvent le train. Notamment sur la ligne Paris-Lyon-Marseille. Je voyage régulièrement dans le cadre de mon engagement dans l’association Migrations & Développement, ou pour raisons familiales.

 

Le spectacle qu’offre le train en traversant les campagnes est saisissant de beauté. La fenêtre du train se transforme en écran de cinéma. Un écran où déroulent les couleurs changeantes des paysages, différents à chaque saison, à chaque moment de la journée…

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Un marketing basé sur des « privilèges » !

 

Comme je prends souvent le train, je reçois une carte de fidélité, sans avoir fait aucune démarche. Surprise : je reçois tantôt une carte de « Voyageur », tantôt une carte de « Grand Voyageur », selon le nombre de kilomètres que j’effectue au fil du temps. Je n’attache pas grande importance à ce yoyo entre les deux statuts.

 

Je pense seulement à tous les ingénieurs en marketing et informatique qui sont payés à la SNCF pour inventer ces dispositifs. Lesquels dispositifs changent régulièrement. Comme pour nous perdre dans les méandres de ce marketing que l’on sent pensé du point de vue de l’entreprise. Pas du point de vue de l’utilisateur.

 

Une « promotion » de Voyageur à Grand Voyageur

 

Récemment, je reçois, en remplacement de ma carte Voyageur, une carte Grand Voyageur avec un dépliant que je me suis attaché à lire, cette fois. J’y apprends qu’en fait, je n’ai accédé qu’au second stade des privilégiés. Car il y a quatre. Voyageur et Grand Voyageur donc, mais aussi Grand Voyageur plus et Grand Voyageur – Le club. A chacun de ces statuts, sont associés des privilèges croissants. Au total donc, il y a 4 statuts accordant des privilèges de plus en plus sélectifs. Auxquels s’ajoute le statut du quidam sans privilège, sans carte, sans rien. Donc, au total, 5 statuts vis-à-vis de l’entreprise.

 

Quelle dérision. Quel mépris !

 

Quelle débauche de dispositifs concoctés dans des bureaux lointains ! Dispositifs qui changent régulièrement, comme si ceux qui les inventent devaient justifier de leur fonction (et de leur salaire).

 

Il nous faut vraiment une nouvelle Nuit du 4 Aout 1789, nuit de l’abolition des privilèges !

 

Pendant le même temps, de plus en plus de petites gares fonctionnent sans personnel. Je pense, par exemple, à la gare de l’Estaque à quelques kilomètres de Marseille.

 

Gare de l'Estaque, près de Marseille. Une gare déserte, dégradée, comme abandonnée
Gare de l’Estaque, déserte, comme abandonnée

 

On a juste un distributeur automatique de billets. Au milieu de lieux dégradés, graffités, tristes, sales, abandonnés, insécures. Mais qu’à cela ne tienne. On fait circuler des agents de sécurité armés ou même des policiers. Voilà ce qu’on a gagné ! On supprime des postes de personnes qui peuvent animer une gare, pour les remplacer par des hommes armés, parfois accompagnés de chiens.

 

J’aime les trains, je n’aime plus la SNCF

 

Mais c’est quoi au fait la SNCF par rapport à Ouigo et InOui ? Qu’est-ce que ce méli-mélo ? Le sigle SNCF recule sur les trains, sur les enseignes. Au profit de ces nouveaux noms qui sont sortis (encore une fois) de l’imagination marketing. A grands renforts de communication visuelle. A quelles fins ? Pour créer un nouveau staff de directeurs et sous directeurs ? Des dirigeants qui vont prendre des décisions aussi intelligentes que celles concernant les statuts de voyageurs pour justifier de leurs rémunérations (confortables) ?

 

La privatisation rampante de la SNCF éloigne chaque jour l’entreprise de l’intérêt général. Ni les voyageurs, ni les salariés de base de l’entreprise ne sont pris en compte.

 

Un des multiples canaux d’augmentation des inégalités

 

On sait maintenant que les inégalités augmentent dans tous les pays. Et que les services publics ont tendance à se restreindre en quantité et en qualité. Cette croissance des inégalités prend de multiples canaux. Par les rémunérations, par les choix des actionnaires, par la fiscalité (niches et évasion fiscale)… et par mille mécanismes comme celui qui est à l’œuvre à la SNCF.

 

Décidément, j’aime le train, je n’aime plus la SNCF !

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© 2023 Jacques Ould Aoudia | Tous droits réservés

Conception | Réalisation : In blossom

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