Les dispositifs institutionnels à l’assaut de Donald Trump et Boris Johnson
Les oppositions à Donald Trump et Boris Johnson se mènent maintenant au travers des institutions que les USA et le RU se sont donnés de longue date pour faire fonctionner la démocratie. Lancement d’une démarche de destitution contre Trump, annulation du renvoie du Parlement contre Johnson.
En Italie, Salvini a vu ses plans échouer par l’utilisation politicienne des institutions. Le parti « 5 étoiles » a changé d’alliance et s’est coalisé avec le centre gauche… pour éviter des élections.
Ici et là, les journalistes bien pensants se félicitent de cette mise en échec de ces dirigeants d’extrême droite
Cette position conforte le découpage que les dirigeants actuels en France souhaitent porter : « progressistes » contre « nationalistes ». Macron contre Le Pen en France, Macron contre Bolsonaro dans le monde.
On oublie que ces institutions utilisées pour contrer ces dirigeants populistes ne sont plus crédibles pour une part importante de la société
La mise en échec ponctuelle de ces dirigeants l’a été à l’aide d’institutions qui servent, depuis des dizaines d’années, à maintenir au pouvoir des oligarchies qui défient la société. Des oligarchies qui ont capturé les Etats pour maintenir au pouvoir des dirigeants qui organisent, grâce à la mondialisation, la destruction des liens sociaux et le pillage de la planète. Pour faire simple, riches (et leurs soutiens) et pollueurs ont été jusque là les grands gagnants de ce jeu des institutions.
Salvini, Trump, Johnson ne sont pas trop inquiets de ces revers juridiques
Ils se sentent soutenus par une poussée populaire en leur faveur. Trump consolide sa base sociale de « blancs déclassés » à chaque saillie autoritaire, sexiste, raciste. Une base électorale qui ne sanctionne pas ses écarts à la loi et à la vérité. Boris Johnson se sent conforté par l’exaspération de la société devant la faillite des élites à résoudre l’équation du Brexit. Salvini espère l’échec de la nouvelle coalition pour reprendre le pouvoir grâce à des élections. Son discours anti-immigrés reste audible dans l’opinion, à mesure de l’abandon de l’Italie par l’Union européenne sur cette question de l’accueil des réfugiés.
voir aussi : « Pour ou Contre Donald Trump? » ==> ICI
Le droit contre les peuples ?
Chacun de ces trois dirigeants est confiant dans le soutien populaire qu’il espère recueillir lors des élections prochaines. L’avenir dira si leur calcul est le bon. Le pire n’est jamais sûr !
Mais l’analyse des situation est là, implacable : les forces dites démocratiques se réfugient derrière le droit, derrière les dispositifs institutionnels, pour faire barrage à la vague populaire qui menace presque partout en Europe, et ailleurs dans le monde. Mais ces forces dites démocratiques ont fait fi de la démocratie quand les votes contre l’Europe se sont manifesté en France et en Hollande. Après ces votes de refus majoritaire, rien n’a changé. Le bateau Europe a continué sa route, comme si de rien n’était !
On prépare ainsi une insurrection des peuples contre les institutions
Une insurrection légale (par les élections) contre le droit, contre la démocratie ! Une insurrection gagnée par des dirigeants d’extrême droite. Ceux-ci accroîtront les divisions haineuses dans la société, source de grandes violences sociales et identitaires. L’appareil répressif sera largement utilisé, comme il commence à l’être en France, pour maintenir la fiction de la démocratie.
Il est temps de construire des alternatives sociales, écologiques et réellement démocratiques à ces dérives mortifères !
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