Des images de travail, de travailleurs et travailleuses, et aussi de la représentation du travail dans l’espace public. Le tout volontairement mêlé.

Le travail magnifié

Dans les villes d’Europe, le travail a été magnifié aux moments de la modernité triomphante ! Les murs des grandes demeures bourgeoises, des institutions publiques et privées de la fin du XIX° et début du XX°, ont glorifié le travail physique, l’ouvrier, le paysan au travail…. Des évocations des corps en plein effort, parfois avec un regard non dépourvu de désir… Des cariatides qui, marteau à la main, soutiennent un balcon sur la façade d’un immeuble chic ! Des entrées d’immeubles prestigieux qui étalent les métiers du bâtiment, de l’industrie, de l’agriculture. Une femme se glisse dans le décors, une panière de poissons sur la tête.

L’image du travail, symbole de richesse pour la bourgeoisie

Une manifestation de puissance, d’assurance de soi de la bourgeoisie triomphante portée par la « modernité » épanouie, exaltée, celle qui pensait au progrès, y compris (raisonnablement), pour les classes laborieuses, tout en écrasant les populations soumises à la colonisation qui s’apanouissait sur la planète. L’époque de Jules Ferry !

Parfois, sur les représentations du travail, un homme du Sud vient se glisser dans l’équipe laborieuse. Ici un Chinois taille la pierre, là un Africain à la fonderie avec ses camarades de travail…. mais toujours en position subalterne, inférieure !

L’imaginaire social dominant se donne ainsi à voir, sans vergogne, sans fard ! En totale assurance de sa légitimité universelle !

Et aujourd’hui ?

Qui, parmi les élites qui conduisent le monde, serait tenté de célébrer ainsi le travail ouvrier ? Nous vivons un autre monde ! Celui de la « post-modernité », la « modernité post-salariale », « la modernité liquide », où le capitalisme est installé aux postes clé, à cheval sur des flux mondiaux de droits sur lesquels ils prélèvent, avec la protection des Etats, des rentes (droit financiers, droits sur les images, sur les logiciels, sur les musiques…). Un « capitalisme de péage » qui a relégué le travail ouvrier au bout du monde, là où des régimes autoritaires, en Asie du Sud-Est, peuvent contrôler les immenses concentrations ouvrières qui produisent pour le monde entier teeshirts, basquets et téléphones portables.

Un monde du Nord où les « avant-derniers »[1] se révoltent avec leur Gillets Jaunes pour montrer qu’ils existent, qu’ils travaillent dur pour pas grand-chose, que la fiscalité les écrase quand elle effleure à peine les grandes firmes mondialisées…Un monde où leur voix est, jusqu’à ce jour, inaudible.

Et le travail en image de travailleurs, de travailleuses

Entremêlés à ces représentations du travail, des images d’hommes et de femmes au travail, prises notamment au Maroc et en Chine.

Une ballade en photos dans le monde du travail, au bout du clic ==> Travail

Voir aussi sur ce site le texte –> « Captation ou création de richesse ? »


[1] En référence au fait que ce ne sont pas les plus pauvres (les SDF, les personnes au chômage de longue durée ou même sortis des dispositifs sociaux…) qui ont manifesté avec leur Gillet Jaune. Les « avant-derniers » ont la crainte de glisser dans cette grande pauvreté.