Préface de « Jamal un migrant acteur de développement » par Jacques OULD AOUDIA, écrite en 2010.

L’ouvrage, écrit par Yves BOURRON, a été édité en 2011 par Publisud. Une petite maison très créative, disparue aujourd’hui.

 « Jamal un migrant acteur de développement. La revanche du territoire »

La musique de Migrations & Développement (M&D) est parvenue à mes oreilles à la fin des années 80. Au cours d’une émission de radio ou de télévision. Une histoire de migrants marocains qui investissent dans l’électrification de leurs villages [d’origine]…. Professionnellement, j’avais tenté, en 1992, de travailler sur le rôle que pouvaient jouer les migrants dans le développement de leur pays d’origine, mais cette idée n’avait pas alors paru pertinente à mon [employeur] l’administration. En 2002, j’ai rencontré Zakia Daoud et son livre « Marocains des deux rives » qui racontait l’histoire de M&D. J’ai eu envie de rencontrer Jamal [le fondateur de l’ONG M&D]. Cela s’est fait à une réunion du HCCI[1] en octobre 2002 à Sevran.

Adhésion à l’ONG en 2003

J’ai adhéré à l’association et, membre du Conseil d’administration, je fus très vite élu vice-président de M&D. En février 2003, sur le terrain, j’ai vu Jamal dans son élément villageois : il m’est immédiatement apparu comme quelqu’un de fort. Mais, dans un groupe, ce n’est pas lui qui rayonne le plus et capte toute l’attention, celui vers lequel tout converge. Je n’ai jamais eu le sentiment de rentrer dans une structure conduite par un fondateur-patriarche qui polariserait tout, mais par un homme d’écoute. Un homme ouvert aux débats, aux divergences et désireux d’assurer une transmission de son savoir, même si cela est difficile.

Première découverte du terrain

Je me souviens du premier village visité, Ifri (la grotte en berbère), adossé à de grandes falaises dans lesquelles sont nichés des greniers fortifiés. Quand la pluie tombe, ce qui est très rare, la falaise se transforme en chute du Niagara[2]. C’était le début du printemps. L’accueil y fut à la fois chaleureux et profond. Parlant de leurs projets, les responsables villageois reconnaissaient une place à M&D. On n’était pas dans la situation classique du bailleur du Nord qui vient apporter son expertise et ses financements ! Les villageois principaux acteurs de la démarche étaient de plain-pied dans les projets. C’étaient leurs projets ! En outre, j’ai compris que je pouvais me sentir un peu chez moi dans ces villages.

Institutions et développement. Quels liens ?

Il n’y eut rien de spectaculaire dans cette rencontre avec Jamal. Juste une amitié qui s’est nouée entre nous. Travaillant comme économiste-chercheur sur les relations entre institutions et développement, je me suis intéressé aux règles qui font tenir et fonctionner ces sociétés de l’Atlas marocain. Des sociétés fortement structurées autour de valeurs traditionnelles. Valeurs qui leur ont permis de résister à des conditions naturelles très dures. Et de se maintenir malgré un abandon par le pouvoir central pendant des siècles. M&D m’offrait des clés pour saisir les règles qui font fonctionner ces sociétés. Pour comprendre comment elles évoluent ou restent bloquées. Découvrir les raisons qui font que les habitants des pays du Sud tiennent tant à ces modes de fonctionnement traditionnels et la rationalité qui se cache derrière les résistances au changement.

Le développement comme processus endogène

Ces questions sont fondamentales. C’est à partir d’elles que peut se déployer une véritable réflexion sur le développement. Et cette démarche est à mille lieux des approches de la plupart des professionnels du Nord qui projettent sur les sociétés du Sud des analyses, des concepts et des solutions élaborés à partir de leur savoir, de leurs valeurs, de leur imaginaire. Remarque banale ! (Presque) tout le monde en convient, mais sur le fond, les choses ne bougent pas malgré la construction des concepts (par exemple l’appropriation) issus de la multitude de conférences sur l’efficacité de l’aide.

Ce qui est moins banal, c’est d’avoir trouvé avec M&D la possibilité d’expérimenter une autre pratique. Une pratique où les populations, acteurs de leur développement, vivent pleinement le principe de participation qui fonde l’action même de l’association. M&D ne s’engage à leurs côtés que si elles sont associées à toutes les dimensions du projet : choix, conception, cofinancement, réalisation, puis gestion des équipements réalisés.

La rationalité cachée

Quand on se donne la peine de quitter les modes de penser standards, produits notamment par les grandes institutions financières internationales, le développement au Sud pose de redoutables défis. Un exemple : pourquoi les cultivateurs de Taliouine ont-ils refusé de vendre leur safran à des acheteurs étrangers qui leur proposaient le triple du prix auquel ils le vendaient sur le marché local ?

Cette attitude apparemment irrationnelle m’a été expliquée par Jamal : « Dans cette région, à côté de l’autoproduction de produits de base venant de leur agriculture familiale (blé, orge, huile, lait, viande…), la presque totalité des ressources monétaires vient du safran. Cet argent permet d’acheter ce que les familles ne peuvent produire elles-mêmes : thé, sucre, essence pour la mobylette, fournitures scolaires, bonbonnes de gaz…C’est aussi leur sécurité en cas de coup dur. Leur Caisse d’épargne, leur assurance. Dans ces conditions, aucun chef de famille ne peut prendre le risque d’envoyer son trésor annuel à l’autre bout du monde. Sans avoir la garantie absolue d’être payé. Cela mettrait en danger la survie même de la famille. » Le travail de M&D a été de garantir la transaction (sur un mode informel), de sécuriser ces hommes, de créer un pont de confiance entre les agriculteurs et les acheteurs lointains[3].

Le terrain, encore le terrain

J’ai eu aussi le bonheur de parcourir le terrain avec Zakia Daoud, en train d’écrire un second livre sur M&D « Marocains de l’autre rive ». Et avec Natasha Iskander, une jeune chercheuse tchéco-égyptienne de nationalité américaine. Natasha faisait au MIT[4] sa thèse comparant les pratiques de développement dans leur pays d’origine des migrants marocains de France et des migrants mexicains des États Unis. Ces regards sur M&D ont contribué à faire connaître cette action dans un plus large cercle, avant que le codéveloppement ne devienne à la mode, quand les institutions multilatérales se sont aperçu [en 2000] que les transferts des migrants au niveau mondial comptaient pour plus de deux fois les montants d’aide au développement.

Des responsabilités associatives

Malgré mes réticences, je fus élu président de l’association, en mai 2005. J’ai pris ce poste avec plaisir, mais appréhension car j’avais créé plus de quinze ans auparavant une association Le ciel au-dessous du toit [5] qui m’avait donné des satisfactions, mais paru très lourde. Et au sein de laquelle je m’étais souvent retrouvé seul.

Avec M&D, ce ne fut pas le cas ! Le travail se mène d’une façon très collégiale. Surtout, il s’effectue au sein d’un groupe actif où migrants et non migrants échangent ensemble.

La double culture de Jamal

La matrice intellectuelle qui a formé Jamal est double : c’est pleinement un villageois marocain qui maîtrise tous les éléments de la culture berbère [amazigh] et les savoirs de la vie rurale de cette région pauvre de l’Atlas.

C’est aussi un Européen formé par le syndicalisme ouvrier des années 70. Une culture de lutte, une sensibilité à l’égalité des droits, un refus du racisme, une expérience de l’action collective, de la vie démocratique, de la mixité des origines où Français et immigrés de tous horizons se mêlent dans la vie syndicale. Mais aussi une méfiance dans l’engagement politique. Ni repli communautaire, ni refus de ses origines. Mais une confiance dans la force du droit, dans l’action collective et les prises de décisions démocratiques. Et un sens aigu de la responsabilité individuelle.

Pour Jamal, le développement est avant tout une affaire de volonté !

Rien ne l’irrite plus que l’idée de se complaire dans la pauvreté. De mendier de l’assistance. De rester dépendant des autres. C’est l’ensemble de ces composantes qui structure toute son action, quand il se mobilise en France pour la renaissance de la vallée de l’Argentière dans les Alpes après [son licenciement suite à] la fermeture de l’usine d’aluminium. Comme dans ses combats au Maroc pour le développement de sa région d’origine.

Préface de « Jamal un migrant acteur de développement » par Jacques OULD AOUDIA couverture du livre

La migration est pétrie de contradictions

C’est une histoire, subjective, écrite à la première personne. Écrite ou plutôt contée, racontée. Une histoire qui nous parle du Maroc et de la France des années 70 à aujourd’hui. Un récit sensible, où l’indignation face à l’injustice est intacte, du début à la fin. Une histoire pétrie des contradictions qui traversent toutes les faces de la migration [6]. Jamal, dans sa vie, dans sa pensée, est au cœur de cette contradiction.

Á sa façon, entière, il porte haut les termes de cette opposition…mais il est aussi dans le recul. Et dans l’analyse de ces contraires. Ainsi ce qu’il nous dit des sentiments contradictoires qui agitent les participants et leurs familles au moment du tri des candidats à l’émigration dans les années 70. Qui, des déclarés aptes ou des non-aptes au départ pour la France sont les victimes ? Les héros ? Les malchanceux ? Les chanceux ?

Encore des contradictions

Ainsi, de l’admiration pour la France qui cohabite tranquillement en lui avec celle pour son père qui a participé à la lutte pour l’indépendance de son pays. C’est le paradoxe de la domination coloniale et de l’émigration dans le pays anciennement colonisateur. Migrations et contradictions, voir ==> ICI

D’une société de lien à une société de droit

Ainsi du passage d’une société du Sud où la loyauté soutient les rapports sociaux au travers de relations assignées, majoritairement informelles et personnalisées… A une société du Nord où c’est la légalité, l’inscription formelle dans le droit, la dépersonnalisation des relations qui dominent les rapports sociaux.

Le migrant doit jongler avec ces deux univers et avec les faiblesses de chacun d’entre eux. La loyauté au Sud a bien sûr ses défaillances. Comme la légalité au Nord.

On pourrait allonger la liste des contradictions.

En fait, tous les phénomènes migratoires peuvent se lire comme haut lieu de contraires

Pour les migrants. Pour leur pays d’origine, pour leur pays d’accueil. Entre attachement au pays là-bas et nécessité d’insertion ici. Entre la transmission des valeurs, de la langue et des coutumes aux enfants, et leur devenir comme enfants d’un monde globalisé…

Ce sont aussi des contradictions qui se retrouvent du côté des sociétés d’accueil. Entre vieillissement, chômage et besoin de main d’œuvre. Et intégration, mariages mixtes, replis communautaires et rejet de l’autre.

Aux yeux de ceux qui sont restés au pays d’origine, les migrants sont jalousés pour leur richesse monétaire, souvent ostentatoire. Ils sont aussi accusés d’importer des fragments de modernité. De cette modernité qui disloque les liens dans les sociétés bloquées autour de la tradition… Mais qui, mieux que la femme migrante, peut apporter réponse aux questions concernant la natalité que se posent les parentes restées au village ?

Décidemment, les migrants ne transfèrent pas que de l’argent !

Faire une force de ces contradictions

Cette position au cœur des contraires et des conflits qu’elle génère, Jamal l’assume jusqu’au bout, en fait une force. Mais ces contradictions sont sources de ruptures, de déchirements, de violences.

Á l’échelle individuelle, Jamal est l’expression vivante du processus de développement. Un processus compris comme une rupture avec l’ordre social établi. Avec un système qui a fait ses preuves depuis des siècles, avec une certaine sécurité, une certaine stabilité, toutes deux produites et soutenues par la tradition.

Et cette rupture douloureuse donne lieu à résistances, à conflits

Au fil des pages, il élabore ainsi, vue d’en bas et grâce à la quantité impressionnante d’informations et de connaissance qu’il recueille au fil de l’écoute attentive de ses multiples interlocuteurs, une vision de sa société traditionnelle et plus largement de la société marocaine. Et il en déduit une stratégie de développement qu’il teste chaque jour depuis 25 ans au travers de l’action de M&D.

Le changement social : une affaire de responsabilité

Sa vision pose l’individu, étroitement relié à son groupe, comme responsable de son destin. Cet individu a la possibilité de refuser la pauvreté, c’est à dire la soumission à l’ordre établi. Un ordre où les traditions soutiennent la confusion entre pouvoir et richesse. Confusion qui bloque toute évolution sociale et économique et ce, à tous les niveaux de la société.

La démarche de développement participatif tire sa force de cette vision. On ne peut aider quelqu’un que s’il a la volonté de se prendre en charge. Ce qui passe par sa volonté d’apprendre, de se former. Á l’individu passif qui attend que l’État procure emplois et équipements, Jamal oppose une claire distinction entre l’initiative individuelle dans le champ économique et la présence nécessaire de l’État dans celui des services publics. Cet État que son action volontariste avec l’association a réussi à mobiliser en faveur du monde rural. Un monde longtemps délaissé comme appartenant au « Maroc inutile ».

La démocratie ?

Jamal en a une expérience quotidienne et difficile dans ses relations avec les élus [locaux]. Mais aussi dans sa tentative cuisante de candidat aux élections. Les simulacres actuels qui tiennent souvent lieu de démocratie ne font que maintenir la soumission des populations. Soumission aujourd’hui marchandisée par l’achat des votes, quand elle [la soumission] était obtenue auparavant par la contrainte. Pour lui, la démocratie se construit par le bas, en commençant au niveau du village par l’éducation sur les projets concrets de développement. Éducation à la prise de décision collective, au respect des engagements, à la prise en compte de l’intérêt général. Et cela, il le met en pratique quotidiennement, avec échecs et succès, sans jamais lâcher le cap.

La logique des bailleurs contre la participation

Ce principe de participation des populations à leur propre développement entre souvent en contradiction flagrante avec la logique des bailleurs, sans lesquels, il est vrai…, nombre de projets ne seraient pas possible. Ceux-ci définissent les axes de leur politique à partir de leur grille de compréhension de ce qu’ils pensent être le développement.

N’ayant pas les moyens humains d’entrer dans la complexité des actions sur le terrain, ils cherchent à compenser ce manque en se donnant l’illusion de contrôler à distance l’usage de leurs fonds grâce à des dispositifs complexes, éloignés de la réalité.

Et à des grilles remplies de chiffres et d’indicateurs censés faire la médiation froide entre bailleurs et récipiendaires. Ce tissu de dispositifs règlementaires et comptables[7] voudrait capter toutes les relations humaines et financières des projets. Contextes sociaux et institutionnels, jeux des acteurs, difficultés techniques et conflits sur le terrain.

Bailleurs versus populations

L’expression des besoins et de l’intervention active des populations aidées ne peut entrer qu’avec une extrême difficulté dans ces cadres formels élaborés à des milliers de kilomètres. Pas plus que le rythme des interventions sur le terrain. C’est-à-dire finalement l’action même du développement qui suppose doutes, hésitations, résistances, conflits, retards. Finalement, ce sont ces populations qui doivent se plier aux visions bureaucratiques des bailleurs !

Illusion de contrôle

Et ce qui rend les choses dérisoires, c’est que la multiplication de ces formulaires élaborés loin du terrain n’assure pas l’efficacité du contrôle des sommes allouées ! Je suis évidemment pour que le contrôle de l’usage de l’argent public puisse s’effectuer avec rigueur. Mais il faut aussi qu’une relation humaine s’établisse avec les bailleurs pour identifier les forces et les faiblesses de l’ONG. Venir sur le terrain participer à des restitutions et se rendre compte du travail accompli.

Jamal, gardien de la position de fond de l’association, fait en sorte que M&D ne cède pas sur le principe de participation des acteurs de terrain. Cherchant en permanence à réconcilier logique des bailleurs et logique des villageois et des institutions locales, mais ce… Au prix d’une dépense croissante en temps de bureaucratie au sein de M&D.

Des répliques défaillantes ?

Pour tous ceux qui pensent que les sociétés du Sud ne sont pas des répliques défaillantes des sociétés développées, mais au contraire des sociétés qui tiennent et fonctionnent avec, tout à la fois, des valeurs et des facteurs de blocage. Pour tous ceux qui pensent que le développement n’est pas la reproduction à l’identique des modes de fonctionnement et des institutions du Nord… cet ouvrage livre de précieux enseignements, élaborés sur une longue pratique, confrontés à la réalité. Plus que dans des milliers de pages des rapports de la Banque mondiale ou autre institution de développement [8], le lecteur trouvera dans le témoignage de Jamal des clés pour comprendre le Sud. Avec ses complexités, ses aspects contradictoires. Notamment la violence des ruptures que suppose le processus même du développement.

Le développement comme ruptures

L’histoire de Jamal est d’ailleurs ponctuée de ruptures. De moments de violence qui le traversent, le blessent, le font réagir, réfléchir, rebondir. Vivre et agir à partir de ces moments. En faire des éléments dynamiques pour modifier les équilibres traditionnels, c’est faire fonction de passeur. Jamal, est un passeur de modernité, un passeur de développement. Un homme de colères aussi violentes que passagères. Mais aussi… un boute-en-train, toujours présent pour jeter son énergie dans les chants et les danses lors des fêtes villageoises, des mariages… Ou autres occasions que les berbères saisissent pour se rassembler autour des ahwach. Ces danses traditionnelles de l’Atlas.

La force d’agréger autour de son projet

Depuis 1987, la force de cet homme a été aussi de réunir autour de son projet : migrants et non migrants, bénévoles et salariés. Tous ces acteurs d’ici et de là-bas ont apporté l’expertise, les relais, l’énergie nécessaire pour la mise en œuvre de sa vision. Ils sont trop nombreux pour tenter ici d’en dresser la liste complète. (…)

L’auteur de l’ouvrage, Yves Bourron

Jamal le passeur est aussi l’aventure d’Yves Bourron qui a recueilli cette histoire. Un homme d’écoute qui s’intéresse justement aux conflits, aux écarts, aux contradictions. Un médiateur qui s’est voué au rapprochement de positions contraires sur de multiples terrains. Yves est actuellement [en 2010] administrateur de M&D; Il soutient, avec d’autres, cette aventure ouverte par Jamal il y a 25 ans.

Son histoire avec les sociétés d’Afrique du Nord a commencé en Algérie au lendemain de l’Indépendance. Quand, enseignant coopérant, il formait des jeunes que la guerre avait déscolarisés et déstructurés. Il avait été marqué par leur ardeur à apprendre. Leur conviction, leur espoir aussi dans l’acquisition du savoir pour s’en sortir, individuellement et collectivement dans ce jeune pays qui avait si chèrement payé son indépendance. Cette attitude éclaire une idée fondamentale qui traverse l’ouvrage. L’aide ne prend sens que quand elle rencontre la volonté d’avancer des personnes aidées. Sur ces questions essentielles, les convictions d’Yves ont rencontré celles de Jamal.

Agir collectivement

L’ambition de ce livre, par-delà la narration au présent sur un homme remarquable, est de montrer que l’histoire, le développement, ne s’écrivent ni dans le ciel, ni sur les marchés. Mais dans la volonté de réfléchir et d’agir collectivement.

Jacques Ould Aoudia [10]

[1] Haut Conseil de la Coopération Internationale, créé en 1999. Le HCCI était une instance consultative visant à favoriser la concertation entre les acteurs de la coopération internationale. Mais aussi sensibiliser les populations aux enjeux de la coopération. Le HCCI a été dissous en mars 2008.

[2] J’ai eu la chance de voir, en août 2007, des trombes d’eau, rouge de la couleur de la terre, tombant de la falaise dans un bruit effroyable.

[3] M&D a fait venir des militantes du commerce équitable de l’organisation italienne Altro Mercato. Elles ont proposé un prix plus élevé. Et surtout tissé des liens personnels avec les producteurs pour transmettre le savoir sur les démarches à effectuer pour franchir les barrières que l’Europe dresse devant les produits agricoles étrangers.

[4] Massachusetts Institute of Technology. “Innovating Government: Migration, Development, and the State in Morocco and Mexico, 1963-2005”, février 2006. Elle est actuellement professeur à l’Université de New York.

[5] Qui intervenait en France dans les années 80 dans les quartiers sensibles en faisant des peintures murales avec des jeunes conduits par des plasticiens professionnels.

[6] Voir « La migration, un champ de contradictions » ==> ICI

[7] Le cadre logique (formulaire standardisé de présentation des projets) est une bonne illustration de cette dérive. Voir notamment : « Planification, Gestion et Politique dans l’aide au Développement: le cadre logique, outil et miroir des développeurs » de François GIOVALUCCHI et Jean-Pierre OLIVIER DE SARDAN. Armand Colin – Revue Tiers Monde 2009/2 – n°198pages 383 à 406 ISSN 1293-8882

Article disponible en ligne à l’adresse: ==> ICI

[8] Documents que j’ai longtemps pratiqués, dans mon activité professionnelle.

[9] Abderrazak El Hajri est revenu à l’association, dont il est maintenant le Directeur général.

[10] [en 2010], Économiste à la Direction Générale du Trésor du Ministère de l’Économie à Paris, Jacques Ould Aoudia est auteur d’ouvrages sur le développement. Notamment : Croissance et réformes dans les pays méditerranéens (Karthala, 2008) et : La ‘Bonne gouvernance’ est-elle une bonne stratégie de développement ? (AFD, 2007). Ses propos n’engagent pas ses institutions d’attache.