Pouvoir et Impouvoir : Haïlé Sélassié et François Hollande

En 2006, au hasard de mes ballades à Paris, appareil de photos à la main, je vois ce collage d’affiches sur un mur près de la Bastille. Un immense choc à voir ces deux images côte à côte, ces deux portraits. Que de pouvoirs d’un coté, que d’impouvoir de l’autre !

2007-haile-selassie-et-francois-hollande_2

Jusqu’à la fin du quinquennat de François Hollande, j’ai refusé de publier cette photographie. Par décence vis-à-vis de la fonction présidentielle.. Mais aujourd’hui, cette décence n’est plus de mise. La fonction présidentielle, ou plutôt la fonction politique d’un président, ont été tant mises à mal par Messieurs Sarkozy et Hollande…

François Hollande, champion de l’insignifiance du politique…

Comment ne pas penser à l’insignifiance du politique aujourd’hui, au sens que Cornelius Castoriadis donne à ce mot ?

François Hollande avait un « don » particulier. Celui de vider de tout contenu les mots de la politique. Démocratie, développement, solidarité, Europe, crise, France, intérêt national… Tous ces mots se trouvaient désamorcés quand ils sortaient de sa bouche…  Ils avaient perdu tout le sens fort qu’ils sont sensés porter. Sa compassion comme ses déclarations de guerre (oui, il a déclaré plusieurs guerres) étaient formulées en des mots insignifiants. Au sens littéral du terme : sans sens, sans portée, sans résonance dans nos esprits ni dans nos cœurs… Une vraie machine à dévaluer les mots, ce Hollande !

… sauf quand il a repris les mots du Front National

Par contre, quand il a parlé de déchéance de la nationalité, alors ses mots avaient un sens fort. Ils ont provoqué des ravages dans les esprits. Dans la classe politique. Dans l’opinion publique. Mais aussi et surtout dans les banlieues où l’on n’a pas oublié ces paroles ! Là, les mots avaient perdu de leur insignifiance… Mais c’étaient ceux de l’extrême droite !

Étrange président « socialiste », si fort avec les faibles, si faible avec les forts

Il s’est ainsi totalement plié devant « le monde de la finance » qu’il avait dénoncé comme « adversaire » (c’est son terme exact) lors d’une réunion pendant de sa campagne électorale en janvier 2012…

Cet homme avait le « pouvoir » de vider les mots de leurs sens. Il a eu le « pouvoir » d’achever de vider son Parti de toute signifiance. Un parti qui l’avait désigné comme candidat aux élections présidentielles. Cela en dit long sur le parti, ses adhérents !

& & &

Sur François Hollande, voir ==> ICI

Sur Cornelius Castoriadis, voir ==> ICI