Micro-crédit et Gender : histoire de poulailler ou la crédulité hypocrite des bailleurs

Les femmes sont plus sérieuses que les hommes. C’est une affaire bien connue, surtout chez les bailleurs du Nord qui dispensent des fonds pour le développement des « pays en voie de développement ». Ces bailleurs multiplient donc les programmes « gender », c’est-à-dire des aides tournées vers les femmes. Les pays du Nord de l’Europe et les pays anglo-saxons font de cette orientation « gender » un des axes majeurs de leurs politiques d’aide au développement.

Ainsi en matière de micro-crédit…

… on incite les ONG spécialisées à prêter plutôt aux femmes, sensées rembourser plus régulièrement leurs emprunts que les hommes (ce qui est peut-être vrai, mais reste à démontrer).

Les populations « en voie de développement » apprennent très vite à décoder les critères des bailleurs ou des ONG que les bailleurs du Nord financent dans les pays du Sud. Sachant ce biais « gender », elles adaptent la présentation de leurs demandes aux fantasmes des bailleurs.

Un exemple d’adaptation des populations aux fantasmes des bailleurs

Dans l’exemple de demande de micro-crédit qui suit, la femme vient à l’agence de l’ONG prêteuse avec un projet de création de poulailler. Un projet bien ficelé, avec ‘business plan’, programme de remboursement, et tout et tout. L’ONG a aidé à monter le dossier. Il est éligible dès la première demande. La femme obtient son prêt, et revient à la maison. Le mari prend l’argent, s’empresse d’aller acheter une télévision, et s’installe confortablement devant cette lucarne magique qui dispense tant de belles images.

De poulailler, point !

La femme se retrouve à travailler double : pour mener à bien ses tâches quotidiennes, auxquelles s’ajoute des travaux supplémentaires pour rembourser le micro-crédit. Qu’à cela ne tienne. L’ONG pourra toujours afficher dans ses rapports l’avancée du développement par le travail des femmes.

Ce qui ne sera pas totalement faux !

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