Les voyages forment la jeunesse. Il est difficile d’imaginer aujourd’hui combien la circulation des personnes dans les années 60 était libre et ouverte. Les populations d’Afrique du Nord pouvaient entrer en Europe sans visa ! Les frontières étaient alors ouvertes pour chercher du travail, visiter la famille ou faire du tourisme. De leur côté, les voyageurs d’Europe circulaient presque partout dans la région méditerranéenne [1] Et ils circulaient en grande sécurité.
L’auto-stop
Certes, prendre l’avion était alors très cher. Hors de prix pour un jeune. Mais d’autres moyens existaient. Notamment l’auto-stop. Et entre Europe et Moyen-Orient, il existait un flux régulier de conducteurs qui allaient en Allemagne acheter des Mercedes d’occasion pour les revendre dans leur pays, en Egypte ou dans les monarchies du Golfe. Ces hommes prenaient volontiers des auto-stoppeurs. Ils étaient trop heureux de rompre la monotonie de la route et leur solitude. Et retour pour eux en avion. Pour un autre convoiement d’automobile.
Aujourd’hui, ces conditions de circulation se sont réduites d’une façon drastique
L’Europe a fermé ses frontières depuis le milieu des années 70. Et elle durcit en permanence ses conditions d’accès. Les voyageurs d’Europe, quant à eux, continuent d’avoir accès sans visa aux pays touristiques de la rive Sud (Maroc, Tunisie, et, de fait, Egypte).
Mais dans les autres pays, la sécurité dans la région s’est considérablement dégradée. Avec les conflits ouverts en Syrie, en Libye. Avec une hostilité croissante vis-à-vis des ressortissants de bien des pays européens. Pour ce qui est des ressortissants français, la politique menée depuis le milieu de la présidence Chirac en direction du monde arabe a considérablement renforcé cette hostilité [2].
Et nous n’évoquons pas ici les restrictions sanitaires que la pandémie du Covid 19 ajoute aux limitations de la mobilité.
Trois grands voyages en Méditerranée dans les années 60
Jeune, j’ai bénéficié de cette extraordinaire liberté de circulation.
- Un premier voyage en Espagne et au Maroc en 1964. Voir l’article « Voyage en auto-stop en Espagne et au Maroc – été 1964 » ==> ICI
- Un second voyage en 1965 m’a mené jusqu’à Bagdad. Voir le récit de ce second voyage ==> ICI.
- Un troisième voyage en forme de tour de la Méditerranée en 1966. On accède au bref récit de ce troisième voyage ==> ICI
Trois albums de photos illustrent chacun ces pérégrinations.
- Album « Espagne-Maroc – été 1964 » ==> ICI
- L’album « Paris-Bagdad en auto-stop – été 1965 » ==> ICI
- Album « Le tout de la Méditerranée en auto-stop – été 1966 » ==> ICI
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[1] A l’exception de l’Albanie et d’Israël, coupés de leur environnement immédiat.
[2] Le refus de la France de Chirac d’intervenir Iraq en 2003 selon les injonctions américaines, avait accordé aux citoyens français une très bonne position dans les opinions des sociétés arabes. C’est cependant sous la présidence Chirac que la France a modifié sa politique par un alignement croissant sur les positions américaines et israéliennes. Sarkozy et Hollande ont accentué le mouvement. Il en est résulté une hostilité et une insécurité croissantes vis-à-vis des ressortissants français. Voir à ce sujet « Nous ne sommes plus seuls au monde », ouvrage de Bertrand Badie ==> ICI
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