Le désastre à venir. Echange avec homme qui promène son chien un dimanche matin quelque part dans la campagne d’Ile de France (juin 2023)

Une maison au bord de l’Oise, loin de Paris, dans le calme et la beauté des lieux. On échange tranquillement sur des choses banales. Sa maison au bord de l’eau, son chien, la chaleur qu’il fait et que l’on annonce pour l’été…

Les Autres et les Elites

Il me dit qu’il est né à Argenteuil. Qu’il a toujours travaillé dans cette ville. Qu’il y travaille encore. Une demi-heure de trajet en automobile pour rejoindre son travail maintenant qu’il habite dans sa nouvelle maison.

« La population a bien changé, à Argenteuil… »

Je ne veux pas poursuivre sur ce chapitre. Je le lance sur sa maison, sur la rivière qui coule à ses pieds, et sur les crues possibles. Un panneau sur le parcours le long des berges montre que la zone a été plusieurs fois inondé dans l’Histoire

« Je touche du bois, nous n’avons jamais été inondés. Mais de toutes les façons, Ils ne vont rien faire pour nous Ils feront tout pour que Paris ne soit pas sous l’eau. Nous, on ne compte pas. »

Je ne réponds pas que l’Oise se jette en aval de Paris. Aucune crue de l’Oise ne peut donc menacer la capitale. Je lui parle de son chien…

La crue à venir

Dans ces deux échanges plutôt apaisés et bienveillants, pointent les inquiétudes qui taraudent une bonne part de la société française. Le sentiment d’être envahis par l’Autre. Et l’abandon par les élites, fatalement parisiennes. Ce cocktail de perceptions conduit tout droit, tranquillement, au vote pour l’extrême droite.

Voilà, un petit signe, léger, sans enjeux immédiats, qui annonce le désastre à venir.

Alors, on fait quoi ?

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Voir « Nous avons perdu », un texte écrit en 2016 ==> ICI

Sur la rivière de l’Oise, voir  ==> ICI