« La voie chinoise. Capitalisme et Empire » Michel AGLIETTA et Guo BAI (note de lecture). La Chine du XXI° siècle est directement héritière d’une histoire de plus de 2500 ans. Avec des références vivantes encore aujourd’hui sur toute cette période. Confucius a vécu au 3° siècle avant JC.
Une construction institutionnelle totalement singulière
La construction institutionnelle de la Chine a suivi un cours totalement différent de celui qu’ont connues les sociétés d’Europe ou de l’Inde, après la liquidation du féodalisme au tournant pris par les Han au III° siècle avant JC. Un assemblage entre un pouvoir central très puissant, adossé à une bureaucratie centralisée (les mandarins). Une bureaucratie compétente et dévouée, recrutée par méritocratie (en valeurs morales et en compétence intellectuelle). Et une population paysanne dans son immense majorité, structurée autour de puissants liens familiaux autour de la figure du père. Un principe de redevabilité devant la compétence et la valeur morale. A tous les niveaux, y compris pour l’Empereur, ‘fils du Ciel’ intercesseur entre la terre et le Ciel.
Direction centralisée, exécution décentralisée, valeurs morales
Un assemblage très solide, combinant une direction hypercentralisée et une mise en oeuvre administrative décentralisée des décisions du centre de l’Empire par des fonctionnaires compétents. Le tout appuyé sur des valeurs morales hautement proclamées.
Une absence de pouvoirs féodaux…
Un recours à l’impôt prélevé majoritairement sur les petits paysans à des taux faibles (1/15 à 1/30 des récoltes). Et une absence de pouvoirs féodaux, puisque la bureaucratie liée au pouvoir central occupait tout l’espace du pouvoir au niveau des territoires.
… sauf dans les périodes d’affaiblissement et de crise
Quand les féodaux ont pris du poids, la Chine a vacillé. Elle s’est même enfoncée dans d’interminables guerres disloquant le pays entre puissances locales rivales, contestant le pouvoir du centre.
Les « Traités Inégaux »
C’est dans une telle situation de faiblesse que les pays occidentaux ont imposé à l’Empire chinois des traités humiliants. Des traités soustrayant certaines fractions du territoire chinois à sa souveraineté, imposant des clauses commerciales léonines… Le souvenir de l’humiliation de ces « Traités Inégaux » est encore vif en Chine.
Ce sentiment d’humiliation a constitué au XX° siècle un puissant facteur de cohésion au sein de la population autour du pouvoir. De fait, un facteur de mobilisation de la société pour l’émergence de la puissance chinoise.
Le Parti Communiste Chinois en phase avec l’histoire longue du pays
Le Parti Communiste est totalement en phase avec cette histoire longue de la Chine. Avec ses 80 millions d’adhérents. Avec ses cadres qui quadrillent le territoire, qui s’ajoutent à une administration de l’Etat omniprésente.
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