Comment résister ?
Perturbateurs endocriniens, glyphosate et son round-up… Et autres poisons que l’industrie chimique et l’agro-industrie déversent dans notre environnement, dans notre eau, notre air, notre terre. Et finalement dans nos corps. Comment résister ? Les Etats et surtout la Commission européenne, capturée par les lobbies qui, littéralement, « font la loi » à Bruxelles [1], sont incapables de défendre les populations. Mais la résistance est possible au niveau local : ville, hôpital, lycée… s’organisent. Sous la poussée des organisations citoyennes, les autorités publiques commencent à prendre des mesures. Des mesures pour protéger les populations contre ces produits toxiques, parmi d’autres initiatives qui concernent directement les citoyens.
Les poussées centrifuges en Catalogne
Je fais le lien avec le bras de fer qui oppose la région de Catalogne au gouvernement central espagnol. La demande d’indépendance rassemble une pluralité de motivations. Y compris un refus de solidarité avec les régions plus pauvres de l’Espagne. Mais aussi des poussées identitaires radicales inspirées par l’extrême-droite. C’est aussi le cas en Lombardie et Vénétie vis-à-vis du reste de l’Italie et notamment de son Sud, le Mezzogiorno.
Un désir de reprendre la main sur sa vie quotidienne
Mais la mondialisation dilue et évapore les réels centres de décision. Le pouvoir démesuré des grandes firmes multinationales sur l’élaboration des politiques publiques ; la complexité technique et juridique croissante des enjeux ; la bureaucratie galopante des administrations publiques? Ces trois traits caractéristiques de la mondialisation provoquent une demande des citoyens de reprendre collectivement la main sur les décisions qui les concernent. Et cette demande est de plus en plus difficile à faire valoir avec les Etats centraux, a fortiori avec Bruxelles.
Un désir de décentralisation
Sauf à revenir sur les acquis fondamentaux de la démocratie (ce qui n’est pas exclu), le retour des citoyens vers les entités plus proches d’eux est inéluctable. La brutalité, la raideur juridique du gouvernement central madrilène (allié des socialistes) ne réglera pas la question.
Déjà au XVIII° siècle, un désir d’autonomie, réprimé au terme d’une guerre qui a embrasé l’Europe
Rappelons l’histoire du début du XVIII° siècle. Lors de la Guerre des Successions (1701 – 1714), les dirigeants Catalans ont pris le parti de la dynastie d’Autriche. Celle-ci prétendait au trône (les Habsbourg), et s’opposait au candidat de la France (Louis XIV) qui avait placé un Bourbon. Toute l’Europe entre en guerre, entraînée par les rivalités des cours et les enjeux de puissance. Pays-Bas, Italie, Hongrie, Autriche, Bavière, Angleterre, France et Espagne. La cour de France finira par imposer un Bourbon à la cour d’Espagne, mais l’Angleterre sortira renforcée de cet embrasement européen.
Au terme de guerres épuisantes pour les populations, en hommes et en impôts, les catalans seront défaits le 11 septembre 1714 par les troupes des Bourbons. Un quartier de Barcelone, El Born, rappelle ce cruel événement pour la fierté catalane. Le 11 septembre est d’ailleurs le jour de la « Fête nationale » de Catalogne.
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[1] Nous renvoyons ici à l’abondante littérature qui s’est développée sur le concept de « capture de l’Etat » (« State Capture » en anglais), devant le pouvoir exorbitant que prennent les grandes firmes multinationales dans les arènes de pouvoir. Cette capture a des effets directs notamment sur l’évasion fiscale. Un procédé d’évitement de l’impôt rendu légal par les dispositions fiscales adoptées par les Etats. Des Lois prises sous la dictée des puissances économiques et financières. Voir ==> ICI