Le retraité migrant parle de la France des années 60

Septembre 2011, aéroport de Marrakech

Najib est maintenant retraité. Il fait en permanence le balancier entre France et Maroc, ses deux pays. Ses proches sont au Maroc. Ses amis en France. Le verre de thé d’un coté. Le verre de bière de l’autre. Il ne me parle pas de sa famille. Je ne lui pose pas de question. Je l’écoute parler avec lenteur et assurance. Il parle un français d’ouvrier. Une langue simple, directe, forte. Avec un accent prononcé du Sud de la Méditerranée.

 Il est venu de Ouarzazate en 1964

Il a travaillé sans interruption dans le bâtiment et les travaux publics. Presque toujours avec Campenon-Bernard, une grosse entreprise française de BTP.

 Sa grande fierté. Il a participé au creusement de la ligne A du RER dans la région parisienne. Celle qui passe à la Défense en franchissant par un tunnel la Seine au Pont de Neuilly. Un énorme chantier. Il y avait beaucoup de travail. Sur plusieurs années.

 Najib, le retraité migrant, parle de la France des années 60 : ‘il y avait la confiance’

 C’est le premier mot qu’il prononce pour caractériser la situation à son arrivée. La confiance ! « On faisait de l’autostop pour rentrer à la maison, même la nuit. Tout le monde nous prenait, sans problème. Aujourd’hui, c’est fini. »

 A propos du travail sur les chantiers : « C’était dangereux. On avait des bracelets au poignet pour si on se faisait enterrer dans le tunnel par un éboulement. On pouvait s’asphyxier. Mais on était transporté très vite à l’hôpital où ils nous donnaient de l’air chaud« .

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Najib a contribué au développement de la France. D’autres migrants ont aussi initié des actions dans leurs régions d’origine. Voir : « Des migrants marocains acteur du développement. Un nouveau regard sur la migration » ==> ICI

Et pour un vision globale et chiffrée des migrations ==> ICI