Le caméléon et la célibataire. Hassania se désespère de voir sa fille encore célibataire. Celle-ci a près de 30 ans. Toutes les filles de la famille se sont mariées avant l’âge de 20 ans. Toutes les filles du quartier également. Elle décide de faire appel aux moyens que la tradition de Marrakech assure comme infaillibles. Elle achète un caméléon vivant place de Rahba, la « place des épices ». C’est aussi la place où l’on peut trouver tous les ingrédients pour faire de la magie blanche… et de la magie noire. Cela, on ne l’annonce pas dans les guides touristiques ! Elle allume le feu dans un kanoun. Un feu de charbon de bois. Avec plein de braises vives. 

La mère, le caméléon et le kanoun

 Elle appelle sa fille : « Ma fille, on va faire comme il faut pour que tu trouves un mari. Tu vas mettre le kanoun sous ta jupe, écarter les jambes, et je vais jeter le caméléon vivant sur les braises. Ainsi se lèveront tous les obstacles qui t’empêchent de trouver un mari.» 

 

« Jamais, mère, Jamais »

Poursuivie par la mère, le caméléon à la main, la fille, épouvantée, s’enfuit en courant : « Jamais, mère, jamais !».

 

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Le kanoun. C’est à la fois la Loi (lorsque le K est prononcé comme la lettre « qaf » (ق) qui donne : qanoûn). Le mot vient du grec ancien ( κανων (kanôn). C’est aussi un instrument de musique turc et perse (Qanûn, ancêtre du Psaltérion, lui-même à l’origine du clavecin). C’est enfin un petit brasero en terre cuite utilisé pour faire cuire les aliment au charbon de bois. Ce sens s’entend lorsque le K est prononcé comme la lettre « kaf » (ﻙ) qui donne kanoun ou kanûn. C’est ce dernier sens qui est utilisé dans ce texte avec caméléon et célibataire. Wikipédia.

 

Kanoun traditionnel