« Camarade Papa » roman de GAUZ. Quel étrange roman que nous apporte l’auteur ivoirien Gauz, nom de plume d’Armand Patrick Gbaka-Brédé. Étrange dans son écriture, dont le fil narratif se perd entre Pays-Bas, Normandie, barre océane au large d’Abidjan et profondeurs du Continent. Entre rivalités coloniales des pays dominants. Entre espoirs et misères des indépendances. Une partie du récit est écrit au raz des yeux d’un enfant.
Étrange roman
Étrange dans sa mise en page et dans la démarche éditoriale portée par la maison d’édition « Le Nouvel Attila ». Étrange par la superposition de deux récits à un siècle de distance. Dont le nœud se dévoile à la toute fin du récit. Mais aussi étrange par le fil qui traverse le texte. Un fil formé par la détermination de cette jeune africaine aux quatre tresses sur la tête, qui va obstinément poursuivre et mettre en œuvre son dessin de former avec le jeune français débarqué dans la colonie, l’union que ses croyances lui dictent. Un enfant sortira de cette union.
Le petit monde des blancs
Les colonisateurs se divisent entre « négrophobes » (les racistes réactionnaires) et « négrophiles » (les progressistes paternalistes). Mais tous sont réunis dans la certitude de leur domination totale sur les peuples de cette côte océane d’Afrique.
Affrontements entre colonisateurs
Les stratégies coloniales s’affrontent entre Français et Anglais. Dans le petit monde colonial de la fin du XIX° siècle, le principal ennemi est l’autre colonisateur. Dans les stratégies de domination des Français, c’est l’Anglais qui est le rival. Les habitants de ces contrées sont du coté du décor, à charge pour les activistes coloniaux des deux bords de faire signer aux rois locaux des traités d’allégeance à l’un ou à l’autre des maîtres d’outremer.
La femme aux quatre tresses sur la tête sort du décor
Elle s’impose comme acteur à part entière de l’histoire. Une fois encore, la littérature nous apporte un éclairage sur les relations entre hommes et femmes du Nord et du Sud. La domination n’exclue pas la complexité.
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Pour en savoir plus sur Gauz l’auteur, voir ==> ICI
Un autre auteur nous offre une écriture singulière, c’est Ahmadou Kourouma. Voir ==> ICI
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