« Le pays des marées » d’Amitav GHOSH (note de lecture).
L’embouchure du Gange et du Brahmapoutre, une région, les Sundarbans, faite d’iles, de vase et de palétuviers, submergée par les marées et les tempêtes. Une histoire où se mêlent un pêcheur Fokir, une chercheuse Piya américaine d’origine indienne, et un dandy de New Delhi, Kanai, interprète traducteur.
Le pays des marées, le delta, véritable héro du roman
Plusieurs fils d’histoires se mêlent, tissant une trame complexe. Piya la chercheuse a l’intuition d’avoir trouvé un sujet de recherche pour sa vie entière. C’est le dauphin d’eau douce du Gange. Kanai traine sa modernité inquiète dans l’Inde profonde. Sa tante l’invite dans la région. Elle qui a voué sa vie à la création d’un hôpital pour les pauvres dans une ile du Sundarban. Cette tante transmet à Kanai un paquet de texte que feu son mari, idéaliste et poète, a laissé.
Dans ces textes, il s’explique sur son engagement au côté des populations du delta. Celles-ci, formée d’anciens déplacés, ont subi la lutte féroce menée par le gouvernement. Ils ont tenté de retrouver des terres dans une des iles de ce gigantesque delta. La lutte contre ces squatters se fait au nom de la défense des espèces. Les tigres et autres crocodiles géants qui pullulent dans le delta, terrifiant la population.
La nature dans son immense puissance
La force du texte est tirée de l’évocation à toutes les lignes de l’immense puissance de la nature particulière des lieux. Des étendues immenses, ou eau et terre se confondent. Où deux sources d’énergie se rencontrent dans une grande violence. D’un coté, les déversements de milliards de mètres-cubes d’eau venant de la gigantesque chaîne de l’Himalaya avec ses alluvions. De l’autre, la puissance de l’Océan qui concentre sa force dans le Golfe du Bengale. Eau, terre et ciel se confondent quand se déclenche la tempête. Tigres et crocodiles géants ajoutent au drame en prenant leur part de chair dans la population. Une population si frêle devant les éléments naturels.
Sauver les tigres?
Sauver les tigres contre les populations qui s’implantent dans ces îles à la recherche de terre à cultiver ? C’est ce que les politiciens indiens feront, pour préserver leurs bonnes relations avec les bailleurs internationaux. Mais ces histoires sont fétu de paille quand le cyclone se déchaîne.
& & &
Pour en savoir plus sur l’auteur, voir ==> ICI
Voir aussi le roman de Rohinton Mistry ==> ICI
Articles similaires
« Notre histoire » de Rao PINGRU (note de lecture)
22 juillet 2017
« Camarade Papa » roman de GAUZ (note de lecture)
22 février 2019
Le tourisme glauque
12 mars 2016