Un cas concret de corruption sur un marché de restauration. Nous lançons un appel d’offre pour un marché de restauration pour 5 repas et 5 pauses café pour 300 personnes sur deux jours et demi. Nous recevons 4 réponses, trois sont comprises entre 350.000 et 400.000 dirhams, l’autre est égale à 250.000 dirhams (pour avoir des euros, on divise par 10). C’est cette dernière qui l’emporte, la qualité des prestations offertes étant comparable.
Mais on se pose la question : pourquoi un tel écart ?
La personne qui a fait l’offre à 250.000 nous connait. Elle sait qu’elle n’aura rien à rétrocéder à celui qui a fait le choix du prestataire. En conséquence, elle n’a pas augmenté son prix du montant de cette rétrocession qu’elle ne devra pas reverser.
Les autres ont fonctionné comme ils ont l’habitude de le faire, en prévoyant une rétrocession au commanditaire. On peut avoir sur cet exemple une approximation du montant des sommes rétrocédées : entre 100.000 et 150.000 sur 250.000 Dirhams, soit entre 40 et 60% du marché.
« Corruption de capture »
La corruption ne concerne pas que les relations entre Administration et acteurs privés comme le décrit la pensée dominante. Une pensée qui fait de l’Etat l’obstacle absolu. Et le secteur privé l’acteur paré de toutes les vertus.
Dans le cas ici décrit, cela se passe entre acteurs privés, et relève de la « corruption de capture » où les deux acteurs se lient autour d’un gain : le vendeur (qui a le marché) et l’acheteur (qui empoche une somme de corruption rétrocédée). Celui qui perd ? L’organisation qui achète le service ou le produit. La perte est diluée dans la comptabilité de l’institution, selon un mécanisme impersonnel. Tandis que le gain se concrétise dans la poche d’une personne, d’un individu.
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Pour en savoir plus sur la corruption ==> ICI
Sur une analyse profonde de la corruption, voir le texte « La Bonne Gouvernance est elle une bonne stratégie de développement ? » ==> ICI
Voir aussi « SUD ! Un tout autre regard sur la marche des sociétés du Sud » ==> ICI
