« Nous soutenons l’économie réelle, celle qui fait vivre les gens ». Cette phrase est tirée de la publicité d’une banque entendu à la radio !

 

Ils n’ont pas peur, ces banquiers, à nous dire ces mots. Quand ils ne « soutiennent pas l’économie réelle », ils font quoi, au juste ?

 

A près de 80%, ils agissent au sein de « l’économie financière » [1]

 

Des transactions de flux financiers contre d’autres flux financiers, sans passer par l’économie réelle. C’est-à-dire sans « faire vivre les gens » !

 

C’est cette « économie financière » qui draine des milliers de milliards de dollars à l’échelle mondiale vers les actionnaires. Ce processus est une des sources de l’augmentation des inégalités partout dans le monde depuis 40 ans. Parce qu’il faut bien que l’augmentation des inégalités trouve sa source quelque part !

 

C’est cette économie financière qui fragilise nos sociétés, à la moindre crise. Car ces montages financiers sans supports « réels » sont basés sur des spéculations qui peuvent se retourner en un tour de main. La crise des subprimes aux USA en 2008 a montré la fragilité de ce système qui s’est écroulé comme château de cartes. Et cette fragilité est reportée sur les populations! Puisqu’en cas de difficulté, les Etats (avec nos impôts) volent au secours des banques. Cela s’appelle « Socialiser les pertes, privatiser les bénéfices ».

Les paradis fiscaux

 

Ces grandes banques internationales, une fois la santé retrouvée, ont mille moyens légaux d’échapper à l’impôt via les paradis fiscaux et autres dispositifs comme les « prix de transferts » internes aux firmes multinationales. Des « moyens légaux » ? Mais oui, car les grandes banques ont largement pesé sur les Etats et les politiciens pour façonner les règles à leur profit. Notamment en matière fiscale. Cela s’appelle la « capture de l’Etat » et c’est documenté dans la littérature économique (« State capture »).

Maman, quand les riches meurent, ils vont dans les paradis fiscaux ? 

 

Alors, on fait quoi ? On continue ou on change cela ?

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[1] Sur ce point, le calcul est complexe et dépend de nombreuses hypothèses. Mais les ordres de grandeur convergent. On peut avoir des éclaircissements dans l’article de Jean Gadrey ==> ICI

Voir également « Captation ou création de richesse ? » ==> ICI