« Les Quatre Brigands de Huabei » de Gu LONG. On dirait dans la littérature francophone que c’est un roman « de cape et d’épée ». Mais nous sommes en Chine, avec sa tradition d’arts martiaux. Et bien sûr, la légende des maitres qui vous ont enseigné leur pratique ! Avec ses emprunts au fantastique, dans le décor rural de ses épisodes. Entre village au fond de la vallée et maison isolée dans la montagne. Nous sommes tout juste à l’apparition des armes à feu sous forme de bombardes. Mais ce sont les armes blanches qui restent reines des combats. Sabre, épées de toutes sortes et de toutes de taille.
Tous les ingrédients des histoires d’action qui passionnent enfants et grands
Quatre brigands se retrouvent dans une de ces maisons perchée dans l’épaisse forêt qui couvre les flancs de la montagne. Passionnés d’amitié, d’histoires à rire, de querelles sur les mots, toujours à la recherche de ripaille. Amoureux de la bouteille. Mais la plupart du temps affamés.
Comme cette faim qui traverse toute la société chinoise, profondément. Que l’on retrouve dans toute la littérature. Voir notamment la note de lecture sur le roman « Brothers » ==> ICI
Il est question de trésor volé. De policiers et de gendarmes qui prétendent le retrouver. Mais qui sont en fait des brigands qui terrorisent les villageois. Mais nos quatre amis vont les confondre, au terme de combats aussi terribles que brefs.
Ponts en zigzag
Mais cette trame est en permanence perturbée par des remarques contradictoires, des ouvertures inattendues, des rebondissements dans l’action… qui nous désorientent.
Dans notre lecture, nous nous trouvons comme sur ces « ponts en zigzag » des jardins traditionnels chinois. Des ponts qui, à les traverser, conduisent nos pas et nos regards dans des directions différentes. Pour admirer sous différents angles la beauté concentrée de ces petits jardins intérieurs dans les maisons de maitre. Comme dans le jardin Yu Yuan à Shanghai.
Sur les Ponts en Zigzag, voir ==> ICI
Comme un spectacle
Le roman se déroule comme une pièce de théâtre avec deux lieux à représenter par des décors. La maison isolée où la faim et le froid ne décourage pas les brigands dans leurs amitié, leurs rires. Et le village. D’un côté, la boutique du prêteur sur gage. En face, l’auberge où cuisent en permanence des canards pour la plus grande délectation de ceux qui peuvent se les payer.
Avec de sombres histoires de vengeance, de compte à régler, de bandes rivales qui vont assaillir nos quatre amis. Qui finiront par triompher, bien sûr !
Une ode à l’amitié
Le roman se termine avec une « morale de l’histoire » qui consacre l’amitié comme vertu cardinale. Avec ses heurs et malheurs. Avec la solidarité comme ciment et gage de résistance à toutes les attaques.
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Gu LONG, de son vrai nom Xiong Yaohua, est un auteur chinois de wuxia, né à Hong Kong (1938) et décédé à Taiwan en 1985. Le wuxia est composé de récits narrant les aventures de spécialistes d’arts martiaux. Son œuvre a fait l’objet de multiples adaptations au cinéma et à la télévision. Pour en savoir plus, voir ==> ICI
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