« Haikus de printemps et d’été ». Les grands classiques sont convoqués sur ce court ouvrage. Bashô, Buson, Issa, Chiyo-ni, Ryôkann Shiki, Sôseki… nous offrent ces courts poèmes comme autant d’instantanés. Des textes qui s’égrènent au fil des pages, comme un véritable livre d’images, un album photos. Sur la société japonaise. Sa sensibilité à la nature, son humour, son regard sur l’autre… Rien à faire d’autre que de livrer quelques perles de ce recueil.

« Haikus de printemps et d’été » Couverture du livre

Ces poèmes en forme d’invitation à lire tous les autres dans la belle et sobre publication des Editions folio sagesses

 

Un album photo ? Plutôt de très brèves séquences de vidéo, bien dans l’air du temps présent, à fixer l’attention en une fraction de seconde

J’éternue –

Et je ne vois plus

L’alouette

Yokoi Yayû

Nuées d’oies sauvages –

Le champ devant ma porte

Semble s’éloigner

Yosa Buson

Viel étang –

Au plongeon d’une grenouille

l’eau se brise

Matsuo Bashô

Poursuivie

la luciole s’abrite

dans un rayon de lune

Ôshima Ryôta

 Avec irrespect et humour

Sur l’image sainte

Elle lâche une fiente –

l’hirondelle

Yosa Buson

 

Enamouré

Le chat oublie le riz

Qui colle à ses moustaches

Tan Taigi

 

Délicates évocations

Au nectar d’orchidée

le papillon

parfume ses ailes

Matsuo Bashô

La lampe éteinte

les étoiles fraîches

se glissent par la fenêtre

Natsume Sôseki

Nuit d’été –

le bruit des socques

fait vibrer le silence

Matsuo Bashô

 

Réaliste, surprenant

Un être humain

une mouche

dans la chambre vaste

Kobayashi Issa

Dans le vieux puits

un poisson gobe un moustique –

l’eau fait un bruit noir

Yosa Buson

Graphique

Dans le ciel

le coucou et l’alouette

chantent en croix

Mukai Kyorai

 

Les grands sujets

Enseveli

dans un rêve de fleurs –

je voudrais mourir à l’instant

Ochi Etsujin

Puisqu’il le faut

entrainons-nous à mourir

à l’ombre des fleurs

Kobasashi Issa

Précis comme une photo

Le doigt blessé

du maçon

au rouge de l’azalée

Yasa Buson

Fraicheur

Des îles

des pins sur les îles

et le bruit frais du vent

Mazaoka Shiki

 

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Un haïku (俳句) est un poème d’origine japonaise extrêmement bref, célébrant l’évanescence des choses et les sensations qu’elles suscitent. Un haïku évoque généralement une saison (le kigo) et comporte souvent une césure (le kireji). Le haïku est une forme poétique très codifiée et dont la paternité, dans son esprit actuel, est attribuée au poète Bashō Matsuo (1644-1694). Le haïku tire son origine du haïkaï (俳諧, haikai?), abréviation de haikai no renga, un genre de renga drôle, léger, parfois frivole et grivois. Le haïkaï se distinguait ainsi des autres genres poétiques japonais, où étaient cultivés avant tout l’élégance et le raffinement. Il s’est développé avec Sōkan et Arakida Moritake au XVIe siècle. Wikipédia. Pour en savoir plus, voir ==> ICI

Sur ce site, voir aussi « Le livre du Haiku »  ==> ICI