Deux Guerres Mondiales, ça suffit !
Le monde entier ne se laissera pas entrainer dans l’un ou l’autre des camps de la guerre en Ukraine. L’Assemblée Générale de l’ONU s’ouvre, en cette année 2022, alors que l’impérialisme russe continue de faire ses ravages en Ukraine . Nous sommes en septembre 2022. Les dirigeants occidentaux et les principaux médias de ces pays espèrent que cette Assemblée Générale va ressouder l’ensemble des pays du Sud derrière eux. En prenant clairement partie pour l’Ukraine contre la Russie.
Un monde fractionné ?
Ces mêmes dirigeants occidentaux dénoncent « un monde fractionné », c’est-à-dire un monde qui ne s’aligne pas sur leurs positions. De fait, ces dirigeants continuent de penser que le monde entier doit partager leur vision…
… et s’aligner sur leurs valeurs
Mais quelles valeurs alors que l’Occident pratique le « deux poids deux mesures » comme en Palestine occupée ? Quelles valeurs alors que l’Occident a déclenché, sur la base de mensonges d’Etat, des guerres en Iraq (2003) et en Libye (2011). Des guerres qui ont fait des milliers de victimes et déstabilisé durablement la grande région Europe-Afrique-Proche Orient. Voir sur ce point ==> ICI
Surtout, nous n’oublions pas les deux Guerres Mondiales du XX° siècle
Durant le siècle passé, le monde entier s’est embrasé dans deux Guerres Mondiales pour un conflit né entre pays d’Europe.
Africains, Indiens, Chinois… se sont vus entrainés de force dans cette guerre qui n’était pas la leur. Avec des centaines de milliers, voire des millions de morts à la clé. La domination coloniale des pays occidentaux sur la quasi-totalité du globe ne laissait pas le choix aux « Tirailleurs Sénégalais », « Zouaves d’Afrique » « Goumiers Marocains », « Gurkhas » [1] et autres soldats enrôles sous les bannières des puissances coloniales.
Les empires français et britannique ont massivement mobilisé des hommes pour monter faire la guerre en Europe, en Afrique du Nord ou ailleurs. Mon père, Tahar Bernard Ould Aoudia a fait la Seconde Guerre Mondiale dans le 9° Zouave !
Quelle reconnaissance pour cet enrôlement ?
Pour ce qui est des soldats du Sud enrôlés dans l’armée française, à tout le moins, l’après-guerre a eu un goût amer. Entre le massacre en 1944 de Tirailleurs par les officiers français à Thiaroye au Sénégal [2] et la longue humiliation du blocage des pensions militaires des anciens combattants.
C’est tout cela qui est rejeté dans le refus de s’aligner sur les positions de l’un ou l’autre camp dans la guerre en Ukraine aujourd’hui
Ce qui compte le plus pour les sociétés du Sud aujourd’hui, c’est le prix des céréales ! Alors que la mondialisation libérale a spécialisé les productions agricoles et ainsi réduit l’autonomie/souveraineté alimentaire globale, bien des pays du Sud se retrouvent, comme pendant la précédente crise de 2008, en grande difficulté pour nourrir la population à des prix raisonnables.
Le non-alignement reprend vie
Le non-alignement qui s’affirme aujourd’hui, malgré les pressions occidentales, est une manifestations supplémentaire du basculement du monde qui a vu s’affirmer de nouvelles puissances qui, pour le meilleur et pour le pire, s’affranchissent des injonctions des pays occidentaux.
Et nous devons prendre le non-alignement au mot. Ce n’est en rien un soutien à l’impérialisme russe, au fasciste Poutine, ami de l’extrême droite de Le Pen, Orban et autres. Le NON-ALIGNEMENT ouvre une perspective pour les sociétés du Sud, mais aussi du Nord.
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[1] Les Gurkhas sont des unités des armées britanniques et indiennes recrutées au Népal. Voir ==> ICI
[2] Massacre des tirailleurs de Thiaroye. Le 1er décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye situé à une quinzaine de kilomètres de Dakar, capitale de la Fédération de l’Afrique occidentale française (AOF), des tirailleurs ouest-africains, de retour d’Europe après plus de 4 ans de captivité, sont tués dans des circonstances qui demeurent partiellement obscures par leurs officiers français pour avoir réclamé l’argent qui leur était dû. Pour en savoir plus, voir ==> ICI
