Un samedi de novembre à Paris, pendant les années 80. Le ciel est bas, la pluie ne cesse de tomber. Nous sommes dans la salle des mariages d’une Mairie de l’Est parisien, tout réjouis de la célébration du mariage de Rachel et François, nos amis.

Un mariage blanc

Rachel a fui la dictature argentine pour émigrer en Israël, où elle n’a pas supporté le militarisme ambiant (déjà). Elle est venue s’installer en France. Elle se heurte, comme tous les migrants, à l’administration qui multiplie (déjà) les obstacles à son intégration. Elle décide de faire un mariage blanc (oui, un mariage blanc !) pour réduire ces tracas administratifs. Son compagnon, Jorge, est présent à la cérémonie, tout en sourire, sous les ors de la République.

L’élu qui officie fait son travail, et accompagne l’acte d’un petit discours. Il croit bon de faire un mot d’humour en citant le proverbe « Mariage pluvieux, mariage heureux ». La pluie redouble à l’extérieur.

Rachel, malgré son bon niveau de français, entend « Mariage plus vieux… ». Elle a en effet 10 ans de plus que son mari officiel, François. Et elle se met à paniquer intérieurement…

L’élu aurait-il deviné le caractère blanc de ce mariage ?

Il n’en est rien. Nous rassurons Rachel et nous dirigeons, sous des parapluies, vers le restaurant où nous fêtons l’évènement.

Quelques années après, et avec le retour de la démocratie en Argentine, Rachel et Jorge retourneront dans leur pays d’origine (après avoir divorcé du mariage blanc), où « ils seront heureux et auront beaucoup d’enfants… »

Et voilà l’histoire du « mariage plus vieux » un samedi pluvieux à Paris !