Le bus de la mort. Une image de l’Amérique. Film américain vu à la télévision sur M6. Eté 2020. Une insomnie lors d’une nuit d’hôtel, le film sur l’écran de télévision au bout de la télécommande.

Tous les poncifs sur la société américaine concentrés dans ce film

Violence, technologie, sadisme, vitesse, automobiles, camions, bus. Avions, explosions gigantesques, héros blancs, jeunes, beaux, forts et sensibles. Le mal et le bien. Le bien salvateur (qui va gagner, on en est sûr). Tout est démesuré, gros, immense… Comme les sandwichs, canettes de coca, croissants au beurre… tout est décidément plus grand en Amérique !

La violence est immense, mais sans recours aux armes à feu dans ce film. Ce sont des véhicules, lourds, puissants, monstrueusement dangereux dans leur course folle, qui sont les instruments de violence. Et des explosifs, mystérieusement commandés par l’homme du mal qui conduit la danse.

 Une intrigue qui confronte, à nu, le bien et le mal

A distance, un homme prend en otage les passagers d’un bus en exigeant un million et demi de dollars pour les délivrer. Il mobilise la technologie pour monter un piège infernal. Un dispositif explosif se déclenchera si le bus décélère à une vitesse inférieure à 50 miles à l’heure. Le bus est ainsi condamné à rouler à grande vitesse. Tout ralentissement entraînera la mort certaine des passagers par l’explosion de la machine infernale. L’homme a détourné la caméra installée dans le bus pour surveiller les agissements du conducteur et du policier salvateur qui a volontairement rejoint les passagers-otages. L’homme (le méchant) surveille la scène depuis son domicile; Il échange par téléphone avec le policier, héros du film.

Les passagers du bus composent une collectivité de la société américaine. Une société comme la voit la droite réactionnaire. Un jeune bobo urbain instruit, très peureux. Un mi-latino mi-indien d’Amérique fort comme un turc et disponible pour aider le policier. Un vieux couple de noirs apeurés et passifs. Des femmes blanches hystériques et désorientées…

 Dans le bus de la mort, la belle héroïne et le courageux policier

… Et une femme, jeune et belle, qui va prendre le volant après que le conducteur a été tué (je ne sais pas comment car j’ai raté le début du film). La jeune femme est un concentré de courage, d’abnégation, de fragilité, d’émotivité, d’intelligence pratique. Le jeune policier, beau et courageux, invente à chaque nouveau piège, une solution. Il ne perd qu’exceptionnellement son calme. Il fait le lien avec l’équipe de policiers qui a pris l’affaire en main. Une équipe conduite par un officier de police noir (discrimination positive oblige) qui n’arrête pas de féliciter le jeune policier pour ses initiatives prises pour contrer les dessins maléfiques de l’homme. Celui-ci est possédé par un dessein destructeur pathologique. Il a lancé sa machine infernale et exige l’argent de son chantage.

 Vitesse et puissance du bus mis au service du mal

 Le bus poursuit sa marche au rythme d’enfer en provoquant, sur sa folle route, d’immenses destructions. Sur l’autoroute saturée de véhicules, il emboutit des dizaines de voiture et camions.

 Par un habile stratagème, le policier parvient à désamorcer la caméra embarquée qui fournit, en temps réel, la vision de la situation dans le bus. Les passagers peuvent ainsi être évacués, en pleine vitesse, du bus vers un véhicule de la police. Ouf, les otages sont sauvés…

Mais…

 Mais le policier et la belle conductrice sont toujours coincés dans le bus mortifère. Ils bloquent le volent et la pédale d’accélération. Et s’en échappent par une trappe du plancher du bus, entre les roues du véhicule lancé à toute vitesse. Le policier prend dans ses bras la belle conductrice pour la protéger d’une sortie du bus aussi peu conventionnelle. Le bus enfin vide a rejoint la piste d’un aéroport. Tel un poulet sans tête, il se précipite alors sur un avion qui roule au sol. Une gigantesque explosion sature l’écran de rouge, de noir et de jaune. Mêlant avion et bus dans un champignon de feu et de fumée comme on en voit dans chaque film d’action américain.

 le bus de la mort - film violence

 Tout le monde est sauvé ?

La belle s’en sort avec quelques égratignures. Le méchant est cerné. Mais il parvient à s’enfuir. Le spectacle n’a pas rassasié le besoin de visions de violence du spectateur. Le méchant réussi à capturer la belle conductrice égratignée. Il la ceinture d’explosifs et tient le déclencheur à la main.

C’est maintenant une rame de métro lancée à grande vitesse qui remplace le bus dans le scénario

 Le policier les retrouve dans les égouts qui débouchent sur le métro souterrain. Le trio se retrouve dans une rame de métro qui démarre. Le méchant menotte la femme à une barre de la rame. Une bagarre va se dérouler sur le toit du métro en pleine vitesse (c’est une scène classique dans les films d’action américains). Le métro roule, incontrôlée (le méchant a tué le conducteur).

 Sur le toit de la rame de métro, le policier gagne son combat singulier contre le méchant (on s’y attendait). Celui-ci a sa tête fauchée, à pleine vitesse, par un panneau de signalisation. « Il a perdu la tête » dira le policier à la femme en venant la rejoindre. Un trait d’humour au second degré dans ce film qui nous écrase par son histoire sans recul ?

Le métro continue sa route folle. Encore Le Bus de la mort !

Il sort de ses rails et fauche voitures, camions. Il continue sa course folle, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Il va fracassant bâtiments, chantiers, ateliers… avant d’épuiser l’immense énergie qu’il avait accumulé avec sa vitesse et sa masse.

 On sent que le film va s’achever

 Le policier délivre enfin la belle. Tous deux peuvent souffler. Ils ont triomphé du mal. A voir comment ils se regardent, on peut même imaginer qu’ils vont se marier !

 Et voilà ce que programme la chaîne française M6

 Le rêve américain !

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