Graffitis d’Histoire 1
« A 10 ans je gardais les vaches, à 20 ans les vaches me gardent ». Une phrase qu’un jeune soldat a écrite dans la pierre tendre d’un mur à Soissons. Pendant la 1ère Guerre Mondiale. A coté du nom d’un soldat américain « Mitchel – USA ». Les graffitis qui racontent une histoire sont très rares. Le plus souvent, ce sont des noms et parfois une date. Ou un manifeste : « Vive Staline ».
Des noms gravés dans la pierre, qui ont traversé les siècles. Des dessins aussi. Le plus ancien date de l’antiquité grecque à Izmir. Où des fouilles ont exhumé les traits de personnages et de bateaux. Et aussi celui des Vikings du IX° siècle sur un mur de Sainte Sophie à Istanbul. Et tant d’autres que des soldats ont gravé autour de leur poste de garde. Ou des prisonniers au Château d’If à Marseille. Et dans le donjon de Vincennes, tous deux transformés en prison. Les tailleurs de pierre identifiaient leur tâche en gravant leur signe sur chacune des pierres qu’ils avaient taillé. Et bien sûr les immanquables cœurs. Trace de l’amour immortel gravé dans le marbre : « Guido et Marcelle », « Claudine et Pierre », « Angela ama Mario sempre »… Une bénédiction nous vient de 1724. Des graffitis en langue arabe sur les murs de la Giralda de Séville…
Un ouvrier incarcéré au Château d’If en 1848 se déclare « démocrate ». Un autre, Marc Louis, « détenu politique ». Et des noms avec des dates : Adrien 1583. Abraham Modaro 1602. Abovinci 1er mai 1618. Edouardus 1690. Jacinto Dominges 1772. Simon Grès cuirassier, 1836. Raphael 1855. Salmon 1871. Alfred 1873. Curioz 1882. Le soldat Corvaisier du 4ème Léger. Louis Dupont 1912… Surchargés, souvent indéchiffrables, ils gardent beaucoup de leur mystère…
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