« Les contrebandiers de la mémoire » de Jacques HASSOUN (ndl) *

« Comment transmettre à mes enfants mon expérience de jeune homme engagé à mes risques et périls dans un mouvement progressiste, dans l’Egypte des années 50 ? »

Sa famille a émigré d’Egypte en 1954, poussée dehors par la révolution nationaliste de Nasser. Jacques Hassoun (1936 – 1999) pose la question de la transmission dans cet ouvrage, en tant que psychanalyste. Il le fait à partir de l’exposé de cas cliniques.

Comment ses propres enfants, nés et vivant en France, peuvent-ils percevoir l’engagement de ce père? Un engagement mené dans des circonstances si différentes de ce qu’ils vivent. Dans un pays si lointain et à jamais disparu avec la révolution nassérienne ?

Jacques Hassoun répond qu’il faut impérativement transmettre

Mais en « bricolant » la transmission. Pour cela, il convient d’éviter deux écueils. Le silence sur la vie passée. Et le surinvestissement d’une histoire magnifiée et figée dans le souvenir. Entre les deux, un récit vivant est possible, qui prend de là-bas et de l’avant, et qui le tricote avec le ici et le maintenant. C’est le plus précieux héritage que l’on peut transmettre à ses enfants. Par delà les bouleversements de l’Histoire. Les identités complexes, multiples à emboiter. Les espoirs et les doutes.

J’ai trop brièvement connu Jacques Hassoun. Je me suis reconnu dans le questionnement posé par cet ouvrage. Et je m’en étais ouvert à lui : « tu parles de moi dans ton livre ! ».

Il nous a fait le coup de partir si vite, si tôt.

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(*) ndl : note de lecture

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