Il marche en zigzagant dans la rue, ivre mort. Il peine à tenir sur ses grandes jambes. Il entre brusquement dans un restaurant qui affiche, écrit en lettres arabes et françaises, que la viande qu’on y mange est halal, c’est à dire licite pour la consommation des musulmans.

Avec peine, tant sa pensée est embuée, il demande d’une voix agressive : « C’est sûr que la viande est halal ? » L’homme qui tient le restaurant évalue rapidement la situation. Il est tout petit et fluet devant cet homme dégingandé : « Tu sais, mon frère, on n’est plus sûr de rien aujourd’hui ».

L’homme grommelle un juron incompréhensible, se retourne en tenant la porte pour ne pas tomber. Il reprend son chemin, hésitant. L’homme et les mots qui sortent de sa bouchent titubent dans la rue.