Un bien étrange roman dans lequel nous fait plonger Coetzee

Une histoire de Robinson Crusoé revisitée, avec l’arrivée sur l’île d’une femme, Susan Barton, elle aussi naufragée. Une femme qui vient troubler le duo entre Robinson et Vendredi.

Une histoire sur l’écriture, sur le langage : qu’est ce que penser veut dire quand aucune forme de langage n’est possible ? Une histoire sur les relations entre Nord et Sud dans ses formes les plus brutales. Nous sommes au début du XVIII° siècle, Vendredi est un esclave dont on a coupé la langue (et le sexe). Sur l’amour et la sensualité que Susan incarne à sa façon face à Robinson (Monsieur Cruso). Et Foe qui débarque dans l’histoire après le retour de Susan et Vendredi en Angleterre. Foe est chargé par Susan d’écrire son histoire de naufragée… Mais Foe n’en fait qu’à sa tête. Un récit loufoque aussi, surprenant, déroutant…

Les interrogations de la femme

L’histoire commence sur l’île où s’échoue Susan Barton, débarquée par des marins mutins portugais dans une chaloupe. Cette île, c’est celle que Robinson et Vendredi ont investi depuis leur naufrage, 15 ans auparavant. Susan cherche à comprendre comment Cruso et Vendredi ont vécu tout ce temps. Pourquoi ont-ils déplacé des milliers de pierres pour transformer toute une colline en terrasses où rien ne poussera ? Comment ils ont vécu les rapports de domination du maître sur l’esclave pendant tout ce temps ? Pourquoi Vendredi ne s’est pas révolté, muré dans son silence ? Quand et comment a-t-il perdu sa langue et son sexe ? Qui l’a ainsi mutilé ?

Toutes questions resteront sans réponse. Un dialogue difficile s’établit alors entre Susan et Foe sur le sens des mots, l’histoire, la filiation, l’écriture.

Un bien étrange roman !

Pour en savoir plus sur l’auteur ==> ICI

Voir aussi « Ce qu’il advint du sauvage blanc » ==> ICI