Note critique sur « SUD ! Un tout autre regard sur la marche des sociétés du Sud »

Dans l’Essai intitulé « SUD ! Un tout autre regard sur la marche des sociétés du Sud », j’ai écrit que la marche vers un changement radical de paradigme (qu’on a appelé « développement ») passe, pour les sociétés du Sud prises toutes dans le primat du lien, par la sublimation du conflit.

La sublimation du conflit?

En termes de créations de richesse, le conflit se lit comme opération à somme nulle ou négative. Avec l’entrée en processus d’émergence, le conflit mute en énergie additive. Par l’innovation, par l’irruption de la liberté individuelle. Par le droit comme fondement nouveau du lien social assurant une sécurité des transactions à une large échelle. L’amorce du développement advient ainsi, entraînant un enchaînement de ruptures dans la marche de la société vers la « modernité ».

La Chine, vers une autre modernité?

Je maintiens cette analyse… mais des lectures plus récentes sur la pensée chinoise, source de l’altérite radicale d’avec le reste du monde, m’obligent à restreindre le champ géographique de sa pertinence. Jean-François Jullien (« Entrer dans une pensée ») et Ivan P. Kamenarovic (« Le conflit, perceptions chinoise et occidentale ») montrent que sur le conflit, la Chine n’entre pas dans mon analyse.

Voir « La Chine, l’Altérité radicale » ==> ICI

La Chine, l’altérite radicale

Ce pays sort, sur ce point, du champ du Sud tel que je l’ai défini comme l’immense partie du monde restée à l’écart du mouvement vers la modernité initiée en Europe occidentale il y a quatre ou cinq siècles. L’espace culturel chinois participe ainsi d’un tiers lieu. Il ne se situe, selon moi, ni dans le champ de la modernité occidentale, ni dans celui du « Sud » qui compose ce « reste du monde ». Un tiers lieu qui fonde une alternité radicale d’avec les autres mondes, et pourtant une partie de notre humanité.

Culture chinoise d’un coté, Mythologies et Théologies de l’autre

Certes, sur le primat du lien, la Chine demeure dans ce « Sud ». Mais elle s’en écarte au sens où le conflit y marque la rupture de l’harmonie dont la recherche, dans l’imaginaire collectif chinois, demeure le facteur essentiel des dynamiques humaines, individuelles et collectives.

Tout à l’opposé dans la théologie ou la mythologie des pensées biblique ou grecque, où le conflit est valorisé comme moteur essentiel des passions humaines et par là, des dynamiques qui font l’Histoire.


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