Histoires de solidarité – Marrakech

Tante Soumya est partie en visite en France

Marrakech. Nous visitons, à l’improviste, la tante Soumya. Elle n’est pas là… mais si, elle est en France. Nous la retrouvons en pleine en discussion avec son fils et sa belle-fille… par Skype. L’ordinateur est posé sur la table de la cuisine. Un garçon d’un an et demi court dans la maison. Un bébé vient d’arriver dans la famille. Le thé arrive. Avec les gâteaux. Nous profitons de Skype pour parler à la tante Soumya, en France chez sa fille.

En partant, Nadia glisse deux billets de 100 Dirhams dans la petite veste du bébé.  Pour chacun des événements qui ponctuent la vie, la solidarité joue. Simple, sans médiation, discrète, sous forme d’argent le plus souvent.

La voisine en peine

Novembre, seul à la maison à Marrakech. Turbulences silencieuses dans le derb (la ruelle). J’apprends par une parente qu’un voisin vient de mourir. Que faire ? Nadia me dit de faire préparer quatre poulets que j’apporterai le lendemain dans la maison du défunt. Nous ne prévenons pas la maison voisine de notre geste. Nous le faisons. C’est tout.

Chaque voisin prend ainsi en charge une partie du repas et l’apporte dans la maison du mort. Là où toutes les personnes qui défilent pour présenter leurs condoléances pourront se restaurer. Souvent, elles ont fait une longue route pour se tenir présentes aux cotés de la famille, des amis proches qui viennent de perdre l’un des leurs.

C’est ainsi un geste pour soutenir par un don modeste, la famille du défunt. Et la décharger, un temps, des tâches domestiques. C’est à charge de réciprocité. Mais cette réciprocité est largement perturbée par la circulation des personnes. Dans une autre ville du pays. A l’émigration… Les coutumes de présence s’en trouvent perturbés. Les moyens modernes de « présence virtuelle » ne peuvent pas tout !

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Sur la notion de solidarité, voir ==> ICI

Voir aussi « Jours de Kabylie » de Mouloud Feraoun  ==> ICI