Cactus et Cochenille. Maroc, Pérou

Les autorités marocaines ont entrepris de soutenir activement la culture du cactus. Cette plante est appelée les « figues de barbarie » en français et « figues des chrétiens » en arabe dialectal [1]. D’immenses plantations se sont ajoutées aux traditionnelles haies séparant les champs ou soulignant les chemins dans les paysages de la campagne.

Les produits issus de cette plante, particulièrement adaptée à la sécheresse croissante du pays, sont nombreux. Depuis l’huile essentielle tirée des pépins [2] jusqu’au riche complément alimentaire pour les animaux. Frais, les nouveaux bourgeons sont un fruit délicieux.

 Au Maroc, un fléau s’est abattu sur cette plante

 Depuis quelques années, les cactus sont ravagés dans les campagnes marocaines. Des ravages considérables, qui « blanchissent » les raquettes des cactus par une multitude de taches.

 

Photo prise en juin 2021 dans la Commune d’Arbâa Sahel, Province de Tiznit, Région du Souss Massa

Au Nord mais aussi au Sud de Marrakech, tous les cactus sont attaqués par un insecte, une cochenille ravageuse qui détruit les plantes.

 

Quand on gratte les formations blanches qui se développent sur la peau des raquettes du cactus, on trouve la cochenille. Celle-ci, écrasée, délivre un liquide d’une magnifique couleur pourpre !

Au Pérou, on fait de cet insecte une source de richesse

Au Pérou, on élève depuis des siècles ces cochenilles pour en tirer un colorant. Et on le fait… sur les cactus qui sont cultivés pour héberger ces insectes. Insectes qui détruisent leur support, le cactus. Et on vante les qualités naturelles et biologiques de ce colorant « non chimique ».

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Pour en savoir plus sur la cochenille du Pérou ==> ICI

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[1] « kermouss nisrani », littéralement, « figues des nazaréens », ces derniers désignant les chrétiens, qui suivent les enseignements de Jésus de Nazareth. Il y a là, dans la dénomination d’un simple fruit, une parfaite symétrie des représentations. Au Nord, celle de la culture chrétienne. Au Sud, celle de la culture musulmane.

[2] L’huile essentielle tirée des pépins de ces fruits se vend entre 3000 et 4000 euros le litre.